Camp de Thiaroye
Festival Image et Histoire
Les Africains se réapproprient leur histoire : l’exaltation des prémices de l’indépendance
Camp de Thiaroye de Sembène Ousmane (1988)
IFC. Samedi 19 mai à 16h30
Si le film a été jugé trop manichéen, didactique ou prenant des libertés avec une réalité historique traitée de manière trop binaire il n’en reste pas moins que son symbolisme est au service d’un violent réquisitoire contre un monde raciste et ségrégué qui n’a plus lieu d’être.
La répression a marqué de manière indélébile la mémoire sénégalaise et le film entretient la flamme du souvenir en étant en porte à faux avec une histoire écrite par les dominants.
Ce film-charge contre le racisme- et pas seulement contre une nation ingrate, « oublieuse de sa mission d’hier » (Senghor) - veut témoigner de l’éveil des consciences et s’inscrire dans la longue histoire des résistances africaines pour l’obtention de la dignité humaine (après Emitai et Ceddo et avant Guelwaar)
La seule alternative aux Africains est le rejet radical et absolu de la présence française et la décolonisation dans le cadre d’un panafricanisme assumé.
Le sergent-chef Diatta, « Pays », l’afro-américain, les officiers gaullistes et ex-vichystes constituent une galerie d’acteurs d’une page sanglante de l’histoire mais composent surtout une fresque qui confère à ce film une dimension universelle dépassant la simple tragédie coloniale.
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