Image et Histoire
Stalingrad
La Seconde mondiale, une guerre d’anéantissement
2ème partie
Stalingrad de Jean-Jacques Annaud (2001)
IFC 21 janvier 2017 15h
Juin 1941 l’Europe est sous la domination nazie. L’opération Barbarossa brise le pacte germano-soviétique. Cette guerre aux objectifs économiques, politiques et raciaux se veut, pour les Allemands, une guerre inexpiable de la civilisation européenne contre le barbare, contre l’ « Untermensch » slave.
Dans ce contexte la bataille de Stalingrad (août 1942-février 1943) a des enjeux géostratégiques (accès aux richesses du Caucase) et symboliques (centre industriel qui porte le nom de Staline)
Mais cette ville devient un piège pour la VIème armée de Friedrich Paulus prise en étau dans ce « chaudron ».
Cette bataille révèle toutes les logiques de la guerre : totalisation et brutalisation. Il s’agit de mobiliser corps et esprits dans cette guerre urbaine qui est une guerre d’anéantissement.
Le NKVD, la police politique de Staline fusille sans merci des milliers de soldats et d’ officiers soviétiques en application de la directive de son chef suprême « plus un pas en arrière » .
La propagande dans ce conflit idéologique a toute sa place. Le tireur d’élite Zaïtsev sera le héros de cette « Grande guerre patriotique ».
Tournant majeur du conflit la bataille a un impact considérable : l’armée allemande n’est plus invincible. La Résistance s’amplifie et prend espoir.
Soviétiques (puis russes) et Allemands ne pouvaient que voir différemment cette tragédie à travers leur production cinématographique. Le film de J. Jacques Annaud, s’il peut déplaire aux historiens, a le mérite de s’éloigner de cette bataille mémorielle et d’être une reconstitution de qualité. Figuéréo Ch
La Seconde Guerre mondiale : 1ère partie
Le « viol de Nankin »
John Rabe le Juste de Nankin de Florian Gallenberger (2009)
Samedi12 novembre
IFC 15H
La Seconde guerre mondiale commence en Asie orientale : « la guerre de 15 ans » (l’invasion de la Mandchourie en 1937 et la guerre sino-japonaise de 1937) s’inscrit dans la continuité de l’expansionnisme nippon inauguré par l’ère Meiji.
Derrière la construction d’une « sphère de coprospérité nippone » unie contre le colonisateur européen se cache une guerre raciale, une guerre d’anéantissement avec sa brutalisation des comportements et sa totalisation. Le « viol de Nankin » puise sa source dans l’idéologie nationale du kokutai (M. Lucken) et une culture de guerre exaltant le guerrier japonais et avilissant l’ennemi.
Il est aujourd’hui un enjeu mémoriel fort et au cœur des relations sino-japonaise. La célébration des héros/criminels de guerre au sanctuaire Yasukuni réactive régulièrement ce trauma qui pèse sur des rapports complexes de rivalités régionales et de partenariats entre les deux puissances.
La production importante de films chinois, parfois très violents, sur cet épisode douloureux nous fait-elle entrer dans une ère de commémoration ou permet-elle une véritable réévaluation de ce meurtre de masse?
Il faut une production occidentale pour sortir de ce contentieux sino-japonais et mettre en exergue un héros (nazi!), un Juste, « l’Oskar Schindler de la Chine » (Iris Chang) qui permet, entre autre, à l’Occident de se donner une bonne conscience dans ce conflit qui l’a laissé relativement indifférente après l’émotion première.
Cette conférence a toute sa place 80 ans après le « Nanjing datusha » et 70 ans après le procès de Tokyo (Figuéréo.Ch)
Les garnds conquérants entre mythes et réalités : Gengis Khan
Les grands conquérants entre mythes et réalités : Gengis Khan
à travers "Mongol " de Sergueï Bodrov
Samedi 15 octobre à 15 h à l'IFC
Les grands conquérants entre mythes et réalités : Alexandre le Grand
Les grands conquérants entre mythes et réalités
Alexandre le Grand à travers le film d'Oliver Stone (2004)
Samedi 24 septembre à 15h (IFC)
Les leaders de l'indépendance : 2ème partie
Lumumba
Raoul Peck (2000)
Samedi 2 avril
IFC 15H
L’indépendance négociée ou arrachée, certainement précipitée et non préparée plonge l’ex Congo belge dans la tourmente et le chaos.
La convoitise de l’Europe pour ce « scandale géologique », l’insertion de cette jeune nation dans le jeu de la Guerre froide, l’absence d’une indigénisation des cadres, la lutte entre factions (« radicales » ou « modérées », « unitaristes » ou « fédéralistes ») accélèrent, sur une base en partie ethnique, la fragmentation du territoire.
Kasavubu, Tshombe, Mobutu et Lumumba sont les protagonistes de cette tragédie, coécrite par l’ONU, l’URSS, la Belgique et la CIA.
Lumumba apparaît comme un météore entre son discours du 30 juin 1960 et son assassinat le 17 janvier 1961.Entre jugements sévères sur son action et sa personnalité et l’exaltation d’une figure charismatique et légendaire devenue symbole(sa soif d’absolu en fait l ’Antigone des temps modernes dans la pièce d’Aimée Césaire : « une saison au Congo »)Raoul Peck brosse un portrait nuancé de ce leader indépendantiste qui semble faiblir sous le poids de l’Histoire tout en s’acheminant vers le martyre et le mythe (Figuéréo Christophe)