L'Histoire-géographie au lycée Saint-Exupéry de Brazzaville

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La fabrique des héros : Brazza ou l'épopée du Congo

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Ouverture du festival

 

La fabrication des héros : I. Pierre Savorgnan de Brazza

« Brazza ou l’épopée du Congo ». Léon Poirier (1940)

Samedi 7 mai 2016 à 15h. Salle Savorgnan de Brazza

L’étude de ce  film s’inscrit dans deux dynamiques complémentaires:

Celle de la construction d’une légende, elle-même partie intégrante du  « roman national » français : la production hagiographique  concernant Savorgnan de Brazza sera pléthorique, de son vivant (Brazza se prêtera d’ailleurs volontiers à une mise en scène nourrissant l’imaginaire des lointains et de la geste héroïque et faisant de lui « un saint laïc ») et post-mortem (ses funérailles consacrèrent la béatification laïque de ce martyr en cimentant l’unité nationale) ;

Celle d’une production cinématographique qui révèle dans les années 1930 une culture coloniale entremêlant exotisme et construction d’une altérité (parfois négative) « inventant » l’indigène.

C’est donc une focale sur ce processus d’héroïsation, ses modalités, ses acteurs et ses étapes à travers le cinéma colonial que nous convie l’étude du film de Léon Poirier. Elle sera arque boutée à une nécessaire contextualisation du personnage et du film :

  1. Contexte d’une IIIème République qui cherche à s’enraciner dans le dernier tiers du siècle : La presse française à gros tirage façonnant une communauté nationale autour de héros charismatiques après l’humiliation de la guerre franco-prussienne et la perte de l’Alsace-Moselle ; l’établissement d’un protectorat sur le Congo ouvrant  le champ  aux rivalités internationales dans cette partie du monde et rendant nécessaire  la convocation d’une conférence à Berlin qui exacerbe les nationalismes et conduit à une « course au clocher » ;
  2. Contexte des années 1930: celui des certitudes cristallisées autour d’une idéologie coloniale  que met en œuvre l’exposition de Vincennes de 1931, théâtre des colonies de « la plus Grande France ».

C’est dans ces héritages que s’élabore le film de Léon Poirier: le regard réducteur  sur l’indigène et son environnement  et autant de séquences (le traité avec le Makoko Ilo , la confrontation de ce « conquérant pacifique », « libérateur d’esclaves » et « apôtre de l’humanité et de la civilisation » avec  Boula Matari » doté de moyens considérables par le roi Léopold II) contribuent à construire un héros national et une rhétorique glorifiant, volens nolens, l’empire colonial, empire plus que jamais utile au moment où la France entre en guerre contre les puissances de l’Axe.(Conférence de Figuéréo Ch suivie de la projection du film)

 



16/06/2016
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